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Tiens gens du nord!!!
Celui là je vous l'offre parce que c'est mon anniv!
Au Nord
Deux vieux marins des mers du Nord
S’en revenaient, un soir d’automne,
De la Sicile et de ses îles souveraines,
Avec un peuple de Sirènes,
A bord.
Joyeux d’orgueil, ils regagnaient leur fiord,
Parmi les brumes mensongères,
Joyeux d’orgueil, ils regagnaient le Nord
Sous un vent morne et monotone,
Un soir de tristesse et d’automne.
De la rive, les gens du port
Les regardaient, sans faire un signe :
Aux cordages le long des mâts,
Les Sirènes, couvertes d’or,
Tordaient, comme des vignes,
Les lignes
Sinueuses de leurs corps.
Et les gens se taisaient, ne sachant pas
Ce qui venait de l’océan, là-bas,
A travers brumes ;
Le navire voguait comme un panier d’argent
Rempli de chair, de fruits et d’or bougeant
Qui s’avançait, porté sur des ailes d’écume.
Les Sirènes chantaient
Dans les cordages du navire,
Les bras tendus en lyres,
Les seins levés comme des feux ;
Les Sirènes chantaient
Devant le soir houleux,
Qui fauchait sur la mer les lumières diurnes ;
Les Sirènes chantaient,
Le corps serré autour des mâts,
Mais les hommes du port, frustes et taciturnes,
Ne les entendaient pas.
Ils ne reconnurent ni leurs amis
- Les deux marins - ni le navire de leur pays,
Ni les focs, ni les voiles
Dont ils avaient cousu la toile ;
Ils ne comprirent rien à ce grand songe
Qui enchantait la mer de ses voyages,
Puisqu’il n’était pas le même mensonge
Qu’on enseignait dans leur village ;
Et le navire auprès du bord
Passa, les alléchant vers sa merveille,
Sans que personne, entre les treilles,
Ne recueillît les fruits de chair et l’or.
Emile Verhaeren
Au Nord
Deux vieux marins des mers du Nord
S’en revenaient, un soir d’automne,
De la Sicile et de ses îles souveraines,
Avec un peuple de Sirènes,
A bord.
Joyeux d’orgueil, ils regagnaient leur fiord,
Parmi les brumes mensongères,
Joyeux d’orgueil, ils regagnaient le Nord
Sous un vent morne et monotone,
Un soir de tristesse et d’automne.
De la rive, les gens du port
Les regardaient, sans faire un signe :
Aux cordages le long des mâts,
Les Sirènes, couvertes d’or,
Tordaient, comme des vignes,
Les lignes
Sinueuses de leurs corps.
Et les gens se taisaient, ne sachant pas
Ce qui venait de l’océan, là-bas,
A travers brumes ;
Le navire voguait comme un panier d’argent
Rempli de chair, de fruits et d’or bougeant
Qui s’avançait, porté sur des ailes d’écume.
Les Sirènes chantaient
Dans les cordages du navire,
Les bras tendus en lyres,
Les seins levés comme des feux ;
Les Sirènes chantaient
Devant le soir houleux,
Qui fauchait sur la mer les lumières diurnes ;
Les Sirènes chantaient,
Le corps serré autour des mâts,
Mais les hommes du port, frustes et taciturnes,
Ne les entendaient pas.
Ils ne reconnurent ni leurs amis
- Les deux marins - ni le navire de leur pays,
Ni les focs, ni les voiles
Dont ils avaient cousu la toile ;
Ils ne comprirent rien à ce grand songe
Qui enchantait la mer de ses voyages,
Puisqu’il n’était pas le même mensonge
Qu’on enseignait dans leur village ;
Et le navire auprès du bord
Passa, les alléchant vers sa merveille,
Sans que personne, entre les treilles,
Ne recueillît les fruits de chair et l’or.
Emile Verhaeren
sierramatch- plante
- Messages : 167
Date d'inscription : 19/08/2011
Age : 75
Localisation : Calvados
Re: Tiens gens du nord!!!
il est tres beau rt par la même occasion je te souhaite un bon anniversaire
Re: Tiens gens du nord!!!
sierramatch a écrit:Celui là je vous l'offre parce que c'est mon anniv!
Au Nord
Deux vieux marins des mers du Nord
S’en revenaient, un soir d’automne,
De la Sicile et de ses îles souveraines,
Avec un peuple de Sirènes,
A bord.
Joyeux d’orgueil, ils regagnaient leur fiord,
Parmi les brumes mensongères,
Joyeux d’orgueil, ils regagnaient le Nord
Sous un vent morne et monotone,
Un soir de tristesse et d’automne.
De la rive, les gens du port
Les regardaient, sans faire un signe :
Aux cordages le long des mâts,
Les Sirènes, couvertes d’or,
Tordaient, comme des vignes,
Les lignes
Sinueuses de leurs corps.
Et les gens se taisaient, ne sachant pas
Ce qui venait de l’océan, là-bas,
A travers brumes ;
Le navire voguait comme un panier d’argent
Rempli de chair, de fruits et d’or bougeant
Qui s’avançait, porté sur des ailes d’écume.
Les Sirènes chantaient
Dans les cordages du navire,
Les bras tendus en lyres,
Les seins levés comme des feux ;
Les Sirènes chantaient
Devant le soir houleux,
Qui fauchait sur la mer les lumières diurnes ;
Les Sirènes chantaient,
Le corps serré autour des mâts,
Mais les hommes du port, frustes et taciturnes,
Ne les entendaient pas.
Ils ne reconnurent ni leurs amis
- Les deux marins - ni le navire de leur pays,
Ni les focs, ni les voiles
Dont ils avaient cousu la toile ;
Ils ne comprirent rien à ce grand songe
Qui enchantait la mer de ses voyages,
Puisqu’il n’était pas le même mensonge
Qu’on enseignait dans leur village ;
Et le navire auprès du bord
Passa, les alléchant vers sa merveille,
Sans que personne, entre les treilles,
Ne recueillît les fruits de chair et l’or.
Emile Verhaeren
Merci mon tit Sierra!!
je viens d'ouvrir un post rien que pour toi....
josephine- Modératrice
- Messages : 1169
Date d'inscription : 18/08/2011
Age : 73
Localisation : Dunkerque-Nord
Re: Tiens gens du nord!!!
merci merci Sierra de nous faire partager de si beaux textes
la fée des champs- Rédactrice
- Messages : 486
Date d'inscription : 18/08/2011
Age : 74
Localisation : localité des bêtises (59)
Re: Tiens gens du nord!!!
tres joli texte , et par la meme occasion,; vaux mieux tard que jamais , un tres bon anniversaire
Re: Tiens gens du nord!!!
bon anniversaire en retard , mais le coeur y est
marina- plante
- Messages : 272
Date d'inscription : 20/08/2011
Age : 52
Localisation : Ile d'Yeu et Saint Gilles Croix de Vie
Re: Tiens gens du nord!!!
Bon dimanche.
Heureuses les demeures...
Heureuses les demeures
Où sourit tant d'amour.
Le pain de chaque jour
Calme la faim des heures.
Ici la joie demeure
Tout s'éveille alentour,
Afin que le grain meure
Et renaisse à son tour.
Là, votre vie s'écoule
Ainsi la vigne enroule
Ses pampres au soleil,
Jusqu'à l'heure propice
Des grappes qui mûrissent
Dans le bon vin vermeil.
Heureuses les demeures...
Heureuses les demeures
Où sourit tant d'amour.
Le pain de chaque jour
Calme la faim des heures.
Ici la joie demeure
Tout s'éveille alentour,
Afin que le grain meure
Et renaisse à son tour.
Là, votre vie s'écoule
Ainsi la vigne enroule
Ses pampres au soleil,
Jusqu'à l'heure propice
Des grappes qui mûrissent
Dans le bon vin vermeil.
sierramatch- plante
- Messages : 167
Date d'inscription : 19/08/2011
Age : 75
Localisation : Calvados
Re: Tiens gens du nord!!!
Perce-neige
Radieuses apothéoses
Du soleil d’or et du ciel bleu,
Fraîche gloire des printemps roses,
Pourquoi donc durez-vous si peu ?
Pourquoi donc êtes-vous si brèves,
Aubes de l’enfance ? Beaux jours,
Si pleins d’aromes et de sèves,
Pourquoi donc êtes-vous si courts ?
Jeunesse, où sont-elles allées
Les hirondelles de jadis ?
Où sont les ailes envolées
De tes merveilleux paradis ?
Et vous, poétiques chimères,
Que dore un rayon d’idéal,
Blondes idylles éphémères,
N’auriez-vous qu’un seul floréal ?
Ô fleurs, vous n’êtes pas finies !
Les plus tristes de nos saisons
Auront encor des harmonies
Et des regains de floraisons.
La mortelle saison du givre
N’a pas tué toutes nos fleurs :
Nous pourrons encore revivre
Le passé, dans des jours meilleurs.
Nérée Beauchemin
Radieuses apothéoses
Du soleil d’or et du ciel bleu,
Fraîche gloire des printemps roses,
Pourquoi donc durez-vous si peu ?
Pourquoi donc êtes-vous si brèves,
Aubes de l’enfance ? Beaux jours,
Si pleins d’aromes et de sèves,
Pourquoi donc êtes-vous si courts ?
Jeunesse, où sont-elles allées
Les hirondelles de jadis ?
Où sont les ailes envolées
De tes merveilleux paradis ?
Et vous, poétiques chimères,
Que dore un rayon d’idéal,
Blondes idylles éphémères,
N’auriez-vous qu’un seul floréal ?
Ô fleurs, vous n’êtes pas finies !
Les plus tristes de nos saisons
Auront encor des harmonies
Et des regains de floraisons.
La mortelle saison du givre
N’a pas tué toutes nos fleurs :
Nous pourrons encore revivre
Le passé, dans des jours meilleurs.
Nérée Beauchemin
sierramatch- plante
- Messages : 167
Date d'inscription : 19/08/2011
Age : 75
Localisation : Calvados
Re: Tiens gens du nord!!!
Sierra je ne savait pas que tu aimais la poesie , merci de la faire partager bizzzzzzzz
Jeanine- Modératrice
- Messages : 649
Date d'inscription : 19/08/2011
Age : 76
Localisation : Halle
Re: Tiens gens du nord!!!
Jeanine j'aime aussi la musique et le cinéma, le théâtre, les spectacles de plein air (comme les grandes eaux de Versailles, le puits du fou), visiter les jardins de Monnet ds l'Eure, je ne me fixe pas de limites il suffit de voir des choses captivantes, vous savez aussi mon amour de VTT pour la découverte des régions à la vitesse d'un vélo, etc...
sierramatch- plante
- Messages : 167
Date d'inscription : 19/08/2011
Age : 75
Localisation : Calvados
Re: Tiens gens du nord!!!
bonjour,
t as raison sierra,il y a tellement de belles choses a decouvrir !!
pourquoi se géner hein !!
merci pour les poemes, j aime aussi
t as raison sierra,il y a tellement de belles choses a decouvrir !!
pourquoi se géner hein !!
merci pour les poemes, j aime aussi
stephane67- fruit
- Messages : 650
Date d'inscription : 20/08/2011
Age : 50
Localisation : molsheim/ ALSACE
Re: Tiens gens du nord!!!
je suis à 100% d'accord avec Sierra!!
faut se faire plaisir, surtout pas s'en priver!! j'ai decidé de m'inscrire dans un club cyclotouriste ( le lundi après-midi)!! j'adore aussi le velo!!! je bcp de passions et je ne m'ennuie jamais!! y a tellement à faire et à découvrir comme le dit si bien Steph!
Surtout maintenant quand la retraite a sonné et que nous avons encore la santé, surtout ne pas hésiter......
faut se faire plaisir, surtout pas s'en priver!! j'ai decidé de m'inscrire dans un club cyclotouriste ( le lundi après-midi)!! j'adore aussi le velo!!! je bcp de passions et je ne m'ennuie jamais!! y a tellement à faire et à découvrir comme le dit si bien Steph!
Surtout maintenant quand la retraite a sonné et que nous avons encore la santé, surtout ne pas hésiter......
josephine- Modératrice
- Messages : 1169
Date d'inscription : 18/08/2011
Age : 73
Localisation : Dunkerque-Nord
Re: Tiens gens du nord!!!
c est vrai a un "age certain" mieux vaut en profiter !! ooups , je taquine !!
stephane67- fruit
- Messages : 650
Date d'inscription : 20/08/2011
Age : 50
Localisation : molsheim/ ALSACE
Re: Tiens gens du nord!!!
Oui Steph tu taquine mais tu dis vrai aussi tu verras plus tu avances en age et plus le temps passe vite.
sierramatch- plante
- Messages : 167
Date d'inscription : 19/08/2011
Age : 75
Localisation : Calvados
Re: Tiens gens du nord!!!
Moi cette année je vais en profiter, voyage, promenade, je vais vivre cette belle vie a fond, car je sais qu'on meurt trop vite.
banatolien- plante
- Messages : 140
Date d'inscription : 23/08/2011
Age : 64
Re: Tiens gens du nord!!!
L’Ennemi
Ma jeunesse ne fut qu’un ténébreux orage,
Traversé çà et là par de brillants soleils ;
Le tonnerre et la pluie ont fait un tel ravage,
Qu’il reste en mon jardin bien peu de fruits vermeils.
Voilà que j’ai touché l’automne des idées,
Et qu’il faut employer la pelle et les râteaux
Pour rassembler à neuf les terres inondées,
Où l’eau creuse des trous grands comme des tombeaux.
Et qui sait si les fleurs nouvelles que je rêve
Trouveront dans ce sol lavé comme une grève
Le mystique aliment qui ferait leur vigueur ?
- Ô douleur ! ô douleur ! Le Temps mange la vie,
Et l’obscur Ennemi qui nous ronge le cœur
Du sang que nous perdons croît et se fortifie !
Charles Baudelaire
Ma jeunesse ne fut qu’un ténébreux orage,
Traversé çà et là par de brillants soleils ;
Le tonnerre et la pluie ont fait un tel ravage,
Qu’il reste en mon jardin bien peu de fruits vermeils.
Voilà que j’ai touché l’automne des idées,
Et qu’il faut employer la pelle et les râteaux
Pour rassembler à neuf les terres inondées,
Où l’eau creuse des trous grands comme des tombeaux.
Et qui sait si les fleurs nouvelles que je rêve
Trouveront dans ce sol lavé comme une grève
Le mystique aliment qui ferait leur vigueur ?
- Ô douleur ! ô douleur ! Le Temps mange la vie,
Et l’obscur Ennemi qui nous ronge le cœur
Du sang que nous perdons croît et se fortifie !
Charles Baudelaire
sierramatch- plante
- Messages : 167
Date d'inscription : 19/08/2011
Age : 75
Localisation : Calvados
Re: Tiens gens du nord!!!
tres beau poeme , merci sierra
stephane67- fruit
- Messages : 650
Date d'inscription : 20/08/2011
Age : 50
Localisation : molsheim/ ALSACE
Re: Tiens gens du nord!!!
Et bien sierra, tu vas être le poète de notre forum, continues comme cela, car ces douceurs litéraires font du bien au moral
papy- Modérateur
- Messages : 988
Date d'inscription : 24/07/2011
Age : 76
Localisation : Région des collines Belgique
Re: Tiens gens du nord!!!
OK! Bien les amis vous partagerez donc mon humeur de la semaine, du jour, je vais essayer de tenir le rythme c'est pas gagné!
Comme un Chevreuil
Comme un Chevreuil, quand le printemps détruit
L’oiseux cristal de la morne gelée,
Pour mieux brouter l’herbette emmiellée
Hors de son bois avec l’Aube s’enfuit,
Et seul, et sûr, loin de chien et de bruit,
Or sur un mont, or dans une vallée,
Or près d’une onde à l’écart recelée,
Libre folâtre où son pied le conduit :
De rets ni d’arc sa liberté n’a crainte,
Sinon alors que sa vie est atteinte,
D’un trait meurtrier empourpré de son sang :
Ainsi j’allais sans espoir de dommage,
Le jour qu’un oeil sur l’avril de mon âge
Tira d’un coup mille traits dans mon flanc.
Pierre de Ronsard
Comme un Chevreuil
Comme un Chevreuil, quand le printemps détruit
L’oiseux cristal de la morne gelée,
Pour mieux brouter l’herbette emmiellée
Hors de son bois avec l’Aube s’enfuit,
Et seul, et sûr, loin de chien et de bruit,
Or sur un mont, or dans une vallée,
Or près d’une onde à l’écart recelée,
Libre folâtre où son pied le conduit :
De rets ni d’arc sa liberté n’a crainte,
Sinon alors que sa vie est atteinte,
D’un trait meurtrier empourpré de son sang :
Ainsi j’allais sans espoir de dommage,
Le jour qu’un oeil sur l’avril de mon âge
Tira d’un coup mille traits dans mon flanc.
Pierre de Ronsard
sierramatch- plante
- Messages : 167
Date d'inscription : 19/08/2011
Age : 75
Localisation : Calvados
Re: Tiens gens du nord!!!
Hébé
Les yeux baissés, rougissante et candide,
Vers leur banquet quand Hébé s’avançait,
Les Dieux charmés tendaient leur coupe vide,
Et de nectar l’enfant la remplissait.
Nous tous aussi, quand passe la Jeunesse,
Nous lui tendons notre coupe à l’envi.
Quel est le vin qu’y verse la déesse ?
Nous l’ignorons; il enivre et ravit.
Ayant souri dans sa grâce immortelle,
Hébé s’éloigne ; on la rappelle en vain.
Longtemps encor sur la route éternelle,
Notre œil en pleurs suit l’échanson divin
Louise Ackermann
Les yeux baissés, rougissante et candide,
Vers leur banquet quand Hébé s’avançait,
Les Dieux charmés tendaient leur coupe vide,
Et de nectar l’enfant la remplissait.
Nous tous aussi, quand passe la Jeunesse,
Nous lui tendons notre coupe à l’envi.
Quel est le vin qu’y verse la déesse ?
Nous l’ignorons; il enivre et ravit.
Ayant souri dans sa grâce immortelle,
Hébé s’éloigne ; on la rappelle en vain.
Longtemps encor sur la route éternelle,
Notre œil en pleurs suit l’échanson divin
Louise Ackermann
sierramatch- plante
- Messages : 167
Date d'inscription : 19/08/2011
Age : 75
Localisation : Calvados
Re: Tiens gens du nord!!!
Merci Sierra
la fée des champs- Rédactrice
- Messages : 486
Date d'inscription : 18/08/2011
Age : 74
Localisation : localité des bêtises (59)
Re: Tiens gens du nord!!!
Ballade « Quand à peine un nuage »
Quand à peine un nuage,
Flocon de laine, nage
Dans les champs du ciel bleu,
Et que la moisson mûre,
Sans vagues ni murmure,
Dort sous le ciel en feu ;
Quand les couleuvres souples
Se promènent par couples
Dans les fossés taris ;
Quand les grenouilles vertes,
Par les roseaux couvertes,
Troublent l’air de leurs cris ;
Aux fentes des murailles
Quand luisent les écailles
Et les yeux du lézard,
Et que les taupes fouillent
Les prés, où s’agenouillent
Les grands bœufs à l’écart,
Qu’il fait bon ne rien faire,
Libre de toute affaire,
Libre de tous soucis,
Et sur la mousse tendre
Nonchalamment s’étendre,
Ou demeurer assis ;
Et suivre l’araignée,
De lumière baignée,
Allant au bout d’un fil
À la branche d’un chêne
Nouer la double chaîne
De son réseau subtil,
Ou le duvet qui flotte,
Et qu’un souffle ballotte
Comme un grand ouragan,
Et la fourmi qui passe
Dans l’herbe, et se ramasse
Des vivres pour un an,
Le papillon frivole,
Qui de fleurs en fleurs vole
Tel qu’un page galant,
Le puceron qui grimpe
À l’odorant olympe
D’un brin d’herbe tremblant ;
Et puis s’écouter vivre,
Et feuilleter un livre,
Et rêver au passé
En évoquant les ombres,
Ou riantes ou sombres,
D’un long rêve effacé,
Et battre la campagne,
Et bâtir en Espagne
De magiques châteaux,
Créer un nouveau monde
Et jeter à la ronde
Pittoresques coteaux,
Vastes amphithéâtres
De montagnes bleuâtres,
Mers aux lames d’azur,
Villes monumentales,
Splendeurs orientales,
Ciel éclatant et pur,
Jaillissantes cascades,
Lumineuses arcades
Du palais d’Obéron,
Gigantesques portiques,
Colonnades antiques,
Manoir de vieux baron
Avec sa châtelaine,
Qui regarde la plaine
Du sommet des donjons,
Avec son nain difforme,
Son pont-levis énorme,
Ses fossés pleins de joncs,
Et sa chapelle grise,
Dont l’hirondelle frise
Au printemps les vitraux,
Ses mille cheminées
De corbeaux couronnées,
Et ses larges créneaux,
Et sur les hallebardes
Et les dagues des gardes
Un éclair de soleil,
Et dans la forêt sombre
Lévriers eu grand nombre
Et joyeux appareil,
Chevaliers, damoiselles,
Beaux habits, riches selles
Et fringants palefrois,
Varlets qui sur la hanche
Ont un poignard au manche
Taillé comme une croix !
Voici le cerf rapide,
Et la meute intrépide !
Hallali, hallali !
Les cors bruyants résonnent,
Les pieds des chevaux tonnent,
Et le cerf affaibli
Sort de l’étang qu’il trouble ;
L’ardeur des chiens redouble :
Il chancelle, il s’abat.
Pauvre cerf ! son corps saigne,
La sueur à flots baigne
Son flanc meurtri qui bat ;
Son œil plein de sang roule
Une larme, qui coule
Sans toucher ses vainqueurs ;
Ses membres froids s’allongent ;
Et dans son col se plongent
Les couteaux des piqueurs.
Et lorsque de ce rêve
Qui jamais ne s’achève
Mon esprit est lassé,
J’écoute de la source
Arrêtée en sa course
Gémir le flot glacé,
Gazouiller la fauvette
Et chanter l’alouette
Au milieu d’un ciel pur ;
Puis je m’endors tranquille
Sous l’ondoyant asile
De quelque ombrage obscur.
Théophile Gautier
Quand à peine un nuage,
Flocon de laine, nage
Dans les champs du ciel bleu,
Et que la moisson mûre,
Sans vagues ni murmure,
Dort sous le ciel en feu ;
Quand les couleuvres souples
Se promènent par couples
Dans les fossés taris ;
Quand les grenouilles vertes,
Par les roseaux couvertes,
Troublent l’air de leurs cris ;
Aux fentes des murailles
Quand luisent les écailles
Et les yeux du lézard,
Et que les taupes fouillent
Les prés, où s’agenouillent
Les grands bœufs à l’écart,
Qu’il fait bon ne rien faire,
Libre de toute affaire,
Libre de tous soucis,
Et sur la mousse tendre
Nonchalamment s’étendre,
Ou demeurer assis ;
Et suivre l’araignée,
De lumière baignée,
Allant au bout d’un fil
À la branche d’un chêne
Nouer la double chaîne
De son réseau subtil,
Ou le duvet qui flotte,
Et qu’un souffle ballotte
Comme un grand ouragan,
Et la fourmi qui passe
Dans l’herbe, et se ramasse
Des vivres pour un an,
Le papillon frivole,
Qui de fleurs en fleurs vole
Tel qu’un page galant,
Le puceron qui grimpe
À l’odorant olympe
D’un brin d’herbe tremblant ;
Et puis s’écouter vivre,
Et feuilleter un livre,
Et rêver au passé
En évoquant les ombres,
Ou riantes ou sombres,
D’un long rêve effacé,
Et battre la campagne,
Et bâtir en Espagne
De magiques châteaux,
Créer un nouveau monde
Et jeter à la ronde
Pittoresques coteaux,
Vastes amphithéâtres
De montagnes bleuâtres,
Mers aux lames d’azur,
Villes monumentales,
Splendeurs orientales,
Ciel éclatant et pur,
Jaillissantes cascades,
Lumineuses arcades
Du palais d’Obéron,
Gigantesques portiques,
Colonnades antiques,
Manoir de vieux baron
Avec sa châtelaine,
Qui regarde la plaine
Du sommet des donjons,
Avec son nain difforme,
Son pont-levis énorme,
Ses fossés pleins de joncs,
Et sa chapelle grise,
Dont l’hirondelle frise
Au printemps les vitraux,
Ses mille cheminées
De corbeaux couronnées,
Et ses larges créneaux,
Et sur les hallebardes
Et les dagues des gardes
Un éclair de soleil,
Et dans la forêt sombre
Lévriers eu grand nombre
Et joyeux appareil,
Chevaliers, damoiselles,
Beaux habits, riches selles
Et fringants palefrois,
Varlets qui sur la hanche
Ont un poignard au manche
Taillé comme une croix !
Voici le cerf rapide,
Et la meute intrépide !
Hallali, hallali !
Les cors bruyants résonnent,
Les pieds des chevaux tonnent,
Et le cerf affaibli
Sort de l’étang qu’il trouble ;
L’ardeur des chiens redouble :
Il chancelle, il s’abat.
Pauvre cerf ! son corps saigne,
La sueur à flots baigne
Son flanc meurtri qui bat ;
Son œil plein de sang roule
Une larme, qui coule
Sans toucher ses vainqueurs ;
Ses membres froids s’allongent ;
Et dans son col se plongent
Les couteaux des piqueurs.
Et lorsque de ce rêve
Qui jamais ne s’achève
Mon esprit est lassé,
J’écoute de la source
Arrêtée en sa course
Gémir le flot glacé,
Gazouiller la fauvette
Et chanter l’alouette
Au milieu d’un ciel pur ;
Puis je m’endors tranquille
Sous l’ondoyant asile
De quelque ombrage obscur.
Théophile Gautier
sierramatch- plante
- Messages : 167
Date d'inscription : 19/08/2011
Age : 75
Localisation : Calvados
Re: Tiens gens du nord!!!
A Mademoiselle Rachel
Si ta bouche ne doit rien dire
De ces vers désormais sans prix ;
Si je n’ai, pour être compris,
Ni tes larmes, ni ton sourire ;
Si dans ta voix, si dans tes traits,
Ne vit plus le feu qui m’anime ;
Si le noble coeur de Monime
Ne doit plus savoir mes secrets ;
Si ta triste lettre est signée ;
Si les gardiens d’un vieux tombeau
Laissent leur prêtresse indignée
Sortir, emportant son flambeau ;
Cette langue de ma pensée,
Que tu connais, que tu soutiens,
Ne sera jamais prononcée
Par d’autres accents que les tiens.
Périsse plutôt ma mémoire
Et mon beau rêve ambitieux !
Mon génie était dans ta gloire ;
Alfred de Musset
sierramatch- plante
- Messages : 167
Date d'inscription : 19/08/2011
Age : 75
Localisation : Calvados
Re: Tiens gens du nord!!!
tres beau, j alfred de musset, merci sierra
stephane67- fruit
- Messages : 650
Date d'inscription : 20/08/2011
Age : 50
Localisation : molsheim/ ALSACE
Re: Tiens gens du nord!!!
L’orateur
A sa table de conférence
il se lève et déjà commence,
laissant flotter (le temps qu’il faut)
un instant infime de silence
ainsi qu’au lever du rideau…
On se manifeste aussitôt :
Bravos.
Il ne s’engage que sobrement
(les coups de gueule viendront à temps).
Du geste, il souligne le verbe,
malgré lui comédien en herbe
se démenant sur les tréteaux…
On se manifeste aussitôt :
Bravos.
Lorsqu’il frappe du poing sur la table,
un temps d’arrêt dans ses propos
en rendra l’effet plus durable…
Et dans l’air qui encore frémit
et qui évoque la tragédie,
on se manifeste aussitôt :
Bravos.
Soudain il ne tient plus en place
et de force il saura créer
(pour le public c’est un cadeau)
les gestes longuement étudiés
qu’il répéta devant la glace…
On se manifeste aussitôt :
Bravos.
Voilà. Le rideau est tombé.
L’orateur, merci. Bien parlé !
Mais il se montre un peu inquiet
quoiqu’à la fois fort satisfait,
tout pareil à l’homme de métier
lorsqu’il a quitté le plateau.
BRAVO !
Esther Granek
sierramatch- plante
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